COLLOQUE ORT décembre 2016- "Transport public de personnes “ Quelles évolutions ?"
Transport public de personnes - Quelles évolutions?
Un thème d’une grande actualité qui a permis de réunir plus de 130 personnes, avec une représentation très large des professionnels et des collectivités.
Tous en quête d’informations sur un environnement de la mobilité qui connait une véritable révolution juridique et organisationnelle. Un paysage où la Région va devoir assumer de nouveaux défis afin de garantir une continuité du service public, une harmonisation et une articulation des différents modes, avec un travail très important sur l’intermodalité.
Dans cette nouvelle gouvernance s’affirme une volonté de respecter la dimension de proximité en s’appuyant sur les réalités des différents territoires.
Poursuivre et construire à l’échelle des 13 départements dans l’intérêt des usagers, avec une attention particulière portée aux entreprises du secteur des transports. Vaste chantier pour les mois à venir, où tous les acteurs de la mobilité devront être novateurs, dans un souci de complémentarité.
L’Observatoire Régional des Transports de Midi-Pyrénées remercie tous les participants qui ont permis d’animer et d’enrichir cette rencontre, ainsi que M. Gilles DANSART, journaliste et animateur de cette matinée.
Présentations à consulter :
- intervention de M. Jean-Luc GIBELIN “ Vice-Président de la Région Occitanie en charge des mobilités et infrastructures transports
-Nouvelle organisation institutionnelle
- intervention de Mme Caroline COUASNON
Juriste /Association AGIR
Décryptage de la loi NOTRe, transferts de compétences et modalités financières.
Boite à outils pour comprendre des éléments relativement complexes.
« Une première analyse juridique et une question de savoir comment dans ce cadre très contraint et complexe, nous pouvons travailler à une mise en œuvre cohérente pour apporter une réponse de qualité aux usagers. »
- intervention de M. Nicolas QUINONES-GIL
Responsable de l’observatoire des marchés / ARAFER
Exposé et échanges en lien avec le marché des services librement organisé de transport par autocar depuis sa libéralisation « Cars Macron » et les gares routières “ Bilan arrêté au 30 septembre 2016 et perspectives avec des illustrations en Région Occitanie.
- Focus en Occitanie
« 17 villes desservies en Occitanie - Montpellier et Toulouse sont les deux pôles forts, avec 665 000 voyageurs et une quarantaine de destinations . 66 % des voyageurs font des liaisons interrégionales, 9 % infra régionales et 25 % des liaisons radiales entre une ville et Paris ».
Des réflexions avec la salle sur l’impact en région de l’arrivée « des cars Macrons » sur le routier comme sur le ferroviaire, sur les services qui pourraient être apportés dans les gares routières, sur la définition même des gares routières, mais aussi des débats sur les priorités d’accueil au sein des gares routières.
- Rappel aux entreprises de transport
Obligation de répondre au questionnaire de l’ARAFER au 31 décembre 2016, sous peine de sanctions, et ceci dans l’objectif de permettre à l’autorité de régulation de poursuivre ses analyses et faire état du fonctionnement du marché.
TABLE RONDE “ Visions des acteurs - Quels impacts ? Quels enjeux ?
- M. Christophe BAZZO, Directeur Transports “ Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée
"Le paysage de la mobilité vit une révolution au niveau juridique et institutionnelle avec le transfert de compétences et une évolution très nette des comportements des voyageurs pour accéder à la mobilité".
"Aujourd’hui, on constate que le panel d’offres accessibles aux voyageurs renverse la donne du point de vue de l’attractivité de nos services de transport collectif, avec une forte concurrence provoquée par l’explosion assez inattendu dans sa rapidité du co-voiturage, très attractif par sa souplesse, surtout sur des distances assez longues".
L’évolution institutionnelle doit nous donner les clés pour être plus performants pour attirer sur nos transports collectifs. Le moyen d’y arriver est de favoriser, plus que par le passé, l’intermodalité et la complémentarité des modes de transport sur les différents espaces du territoire. De même, dans les prochains mois, il convient de regarder attentivement ces offres concurrentes, qui actuellement proposent sur le marché des prix extrêmement bas. Un modèle économique pas forcément soutenable pour ces acteurs de la mobilité.
- M. Michel SEYT, Président national de la FNTV
"On voit que notre environnement bouge".
Pour les autocaristes, nous avons une vision plutôt positive, même si le message est difficile à faire passer, car il est toujours difficile de se situer dans un contexte en évolution significative avec des interrogations. L’environnement législatif, avec la loi NOTRe, la loi dite Macron, nous oblige en qualité d’opérateur de nous inscrire dans une démarche d’accompagnement de ces évolutions qui sont désormais engagées.
" Un autre signal la rapidité avec des besoins de mobilité qui s’expriment dans un monde où tout est digitalisé, ce qui a largement favorisé le développement du co-voiturage et des lignes de car Macron". Mais notre véritable concurrent, c’est la voiture.
Pour Michel SEYT, dans ce contexte, l’autocar aura une réponse tout à fait pertinente à apporter. Il faut continuer à moderniser l’offre sur ce secteur (matériel, wifi, informations en temps réel), et viser à intégrer une chaine de mobilité qui permettra de travailler en lien avec les autorités organisatrices.
- M. Thierry JACQUINOD, Directeur de l’agence Gares Méditerranée “ SNCF Gares & Connexions
Pour la SNCF, en charge d’organiser aussi les lieux d’intermodalité, aujourd’hui dans un environnement qui bouge, le défi est grand avec des impératifs techniques, mais aussi l’émergence de ces nouvelles mobilités.
Il est rappelé que l’intermodalité doit servir le flux de voyageurs, pour cela elle doit être lisible et accompagnée". Il faut également servir "le porte à porte ", diversifier l’offre de services et la personnaliser, sur cette voie, la révolution du numérique nous apportera plus d’efficacité.
Avec dans nos échanges, l’aimable participation des représentants des Conseils Départementaux.
Les échanges du 9 décembre ont montré une volonté commune de dépasser les défis organisationnels et juridiques pour répondre aux demandes des citoyens d’une meilleure offre de mobilité, solidaire et performante, par opposition à la solution immédiatement attractive d’une mobilité individuelle basée sur la possession d’un véhicule.
La constitution de schémas de mobilité unissant les modes lourds, les usages partagés, les modes actifs… est un défi considérable sur lequel s’engagent les collectivités avec le concours de l’ensemble des professionnels et des associations.